Mission I :: Groupe II _ Topic 1

Les humains. Immondes envahisseurs d’humains. La haine de Khi’sat pour ces créatures n’était pas un secret parmi les Omaticayas. Un bon peau-rose est un peau-rose mort. Et pourtant, malgré sa colère vive envers les hommes, le chasseur avait été convié à cette mission de surveillance. Une simple mission d’observation, autour de la base humaine, rien de plus, rien de moins. La nuit serait idéale, histoire de profiter de tous les avantages que la forêt offrait à ses enfants.

Devant Khi’sat progressaient deux autres monteurs d’Ikran : d’abord Tìhawnu, plus proche de lui, mais aussi Neytiri, leur dirigeante, en personne qui menait leur marche. Qui disait mieux ? C’était elle, l’instigatrice de la mission, et elle avait choisi ces deux compagnons. Impossible de se refuser à cet honneur, et puis de toute façon c’était pour Khi’sat une très bonne chose : qu’on le réintègre au corps actif voulait aussi dire qu’on reconnaissait son parfait rétablissement. Bon point ! Khi’sat ne supportait pas de rester inactif.

Les alentours de la base étaient silencieux, calmes, la forêt seule créait de l’agitation, avec ces petits insectes volants, ces quelques animaux nocturnes qui se glissaient dans les herbes. Et puis un vrombissement remplit soudain l’air, et ils se tapirent tous les trois, cherchant à rester totalement inaperçus... Ce qui semblait marcher très bien. Neytiri choisit quand même de s’élever un peu, pour observer l’appareil, et Khi’sat la suivit des yeux. Avec une intense satisfaction, il la vit changer d’expression, lançant un regard agressif au vaisseau volant. Bien, elle aussi ne supportait pas ces scorpions... Un point commun.

En redescendant, elle leur confirma qu’il n’y avait rien à craindre de ce côté-là, et le bruit des moteurs qui s’éloignaient ne pouvait que le prouver. A la suggestion de Tìhawnu, ils retournèrent à leur mission première.

Le champ aurait été un endroit idéal pour une possible extension. A force, les Na’vis savaient comment les humains s’y prenaient pour construire : d’abord, creuser le sol pour placer les structures portantes, et puis rapporter les murs, et tout le reste autour de cette structure. En gros : des trous et des poteaux aurait été des preuves formelles d’élargissement. Les hautes herbes ne permettaient pas d’avoir une visibilité parfaite, mais c’était tout de même suffisant pour constater une quelconque activité. D’ailleurs, en parlant de ça...

Des machines métalliques se tenaient dans l’herbe, pour l’instant immobiles, mais tiltant et clignotant. Les trois Na’vis connaissaient ces appareils là, et savaient qu’il n’y avait rien à craindre d’elles : les structures élancées et à l’air presque fragiles ne servaient qu’aux scientifiques humains, pas aux guerriers. Mesurant différents paramètres de l’air (dont Khi’sat se fichait bien) ces machines étaient totalement inoffensives, pour les Na’vis, comme pour la forêt. Si ça n’était qu’il fallait les transporter jusque là... Mais rien de notable à part ça. Un simple objet posé en territoire sauvage par les humains.

Partout ailleurs dans la plaine, il n’y avait pas de traces de technologie humaine quelle qu’elle soit. Ni scientifique, ni stratégique... Khi’sat tourna son regard vers Tìhawnu et Neytiri, intéressé par le prochain ordre de leur princesse. Elle ferait certainement les mêmes constatations que lui, et restait à savoir ce qu’elle déciderait de faire. Laisser ces structures là ? Chercher à les désactiver, ou les détruire (c’était moins certain) ? Partir aller voir plus loin ce qu’il en était ? Les mâchoires du Na’vi se serraient et se détendaient sans cesse, faisant jouer les muscles de son visage, preuve de son envie d’agir. Mais il ne ferait rien qui irait à l’encontre des ordres de Neytiri.