Ouana tika mayé [Pv. Tì']

Ses battements de cœur s’accéléraient. C’était sa première fois. Le son du scorpion se faisait entendre. Serenity avait un sourire large. Elle était entrain de partir en reconnaissance, avec un scientifique qui voulait juste prendre des échantillons. Il y a allé à deux, avec une heure de rendez-vous avec l’hélicoptère. C’était la première fois qu’elle partait en mission sur la planète. Elle ne prit pas d’arme mais ceux qui les accompagnaient si par mesure de précaution. Il allait dans une zone qui grouillait de Helicoradium Spirale, connu sous le nom de loreyu en Na’vi. Cette plante pouvait faire plus de six à huit mètre de haut. Les scientifiques en causait et causait tout le long du voyage. Selon Grace cette plante était utile pour les Na’vis, mais elle ne se rappelait plus pourquoi, sortant son livre de note, elle le parcourut deux secondes pour tomber sur la page adéquate, les feuilles servaient pour la confection de robes de cérémonies. Ce fut un scientifique qui le dit avant même qu’elle ait eut le temps de lire, le scientifique lui expliqua que ses feuilles servaient aussi de colorant pour faire de la peinture, en quelque sorte. Enfin des tes de choses utiles. Elle avait mis en garde sur les animaux qui avait de grande chance de rencontrer, c’était les herbivores comme les marteaureaux ou, encore les bêtes qu’elle aimait bien, les prolemuris.

Serenity ne voulait pas perdre un scientifique comme Sully. Elle leur délimita un périmètre, comme quoi si il y avait un moindre pépin. Il y devrait aller à l’hélicoptère qui avait changé d’emplacement pour revenir dans une petite heure. Enfin le scorpion était là en alerte au cas où. Elle laissa une radio au scientifique et prit une pour elle. Serenity ne suivit pas elle-même sa consigne, mais elle confit les scientifiques à un soldat. Une chose est sûre. Il ne leur arriverait rien, peut-être elle, mais pas eux. Cela lui semblait bizarre d’être une avatar de voir ses mains en bleu. Serenity avait un style d’Indiana Jones, short, t-shirt noir avec la veste à l’Indiana. Arrivant vers un point, elle sortit son cahier pour lire une information sur un plante qu’elle n’avait jamais vu quoi que si, mais elle n’arrivait pas à mettre son doigt dessus.

Mais son intention fut détournée par un animal, qui était sur une branche. Elle le regarda d’un peut plus près et elle approcha son doigt qui fit peur à l’animal. C’était un lézard éventail. Il s’envola en faisant des cercles luminescents. Maintenant, elle se rappelait pourquoi elle s’en souvenait. C’était un des animaux préférés de Grace. Un sourire se dessina sur ses lèvres, fixant cette scène. Elle ne put s’empêcher de dire quelque chose pour Grace, qui avait rejoins Eywa, même si c’était des paroles en l’air.

□ Ouana tika mayé

Oui, elle te voyait Grace à travers cet animal et à travers Pandora. La phrase qu’elle aurait sinon aurait été Eywa veille sur toi, mais au fond d’elle, Serenity ne pouvait pas croire que Grace était morte. Elle devait mettre tout ça en ordre. Cela avait été inadmissible. Parker aurait du réagir autrement. Il n’aurait pas dû.

Je sentais chacun de ses battements de coeur comme si j'étais lui, alors que lui sentais également mon organe vital battre au rythme de ses pas. Lorsque je chevauchais un Pa'li, je me sentais puissant, en train de dévorer le sol sous ses sabots, avançant à toute vitesse. Cela faisait bientôt trente minutes que j'avais posé ma tête sur son coup, et apposé mes mains sur son encolure, avant de fermer les yeux. Comme uniques pensées, j'avais ordonné à ma monture de chevaucher où bon lui semblait, et de se faire plaisir. Le Pa'li avait donc décidé de chevaucher dans les plaines, non loin de l'ombre protectrice qu'offrait la forêt.

Soudain, j'entendis un son que je connaissais bien : un Scorpion humain. Ouvrant les yeux, je me redressai sur le Pa'li, tout en continuant sa course. Levant les yeux, je vis distinctement la machine volante, au dessus de la forêt. M'avait-elle repérer ? N'en sachant rien, nous nous dirigeâmes droit sur les arbres, afin d'y trouver un refuge sûr. Je voulais savoir qui étaient ces Hommes, et surtout, ce qu'ils venaient faire sur Pandora. Je me doûtais bien qu'il s'agissait de scientifiques, venus étudier notre planète, la faune et la flore. Mais certains n'hésitaient pas à ôter la vie pour ça, ce que je n'acceptais pas. Je suivais donc, à dos de Pa'li, le Scorpion. Lorsque nous entrâmes sous la coupe épaisse de la cime des arbres, suivre la machine fut aisé, car le bruit qu'elle faisait la rendait facilement repérable.

Puis j'entendis le Scorpion se poser, car les rafales de vent qu'il produit dérangea beaucoup d'espèces, notamment une famille de Pro'Lemuris qui s'enfuirent en sautant de branche en branche et en criant assez fort. Je sentais ma monture effrayée, raison pour laquelle je défis notre lien, la laissant aller rejoindre son troupeau. Une fois seul, je m'obligeai à respirer plusieurs fois à fond, afin de retrouver mon calme. Une fois ceci fait, je pris mon arc et encochai une flèche, histoire d'être prudent. Je connaissais par coeur les endroits où une armure de soldat humain pouvaient céder sous l'impact d'une flèche. Outre les articulations, leur visages et visières étaient les endroits à toucher.

Montant alors sur les branchages, je ne mis que quelques minutes à rejoindre l'expédition humaine. Une fois le Scorpion repartit, je pus à ma guise observer les Hommes. Leur groupe était composé de trois scientifiques, ainsi que d'un soldat pour les protéger. Quoique je me doutais de son utilité. Peut-être que pour le moral il était bon, mais face à une horde de Nantangs, un seul homme serait un peu ... court. Soudain, je sentis une odeur bizarre. Humant l'air avec plus d'attention, je fus intrigué. On aurait dit un autre Na'vi, sauf qu'il sentait également l'Homme. Je fronçai soudain les sourcils lorsque je reconnu l'odeur d'un Avatar. Ainsi, une de ces créatures était aussi de la partie ?

Je ne savais jamais quoi penser des Avatars. D'un côté, je les considérais presque comme des Na'vis à part entière, car ils nous ressemblaient très fortement, et étaient capables de faire le lien. Et puis Eywa les aurait détruit s'ils n'avaient pas une quelconque utilité. Et de l'autre côté, je redoutais que quelque chose avec notre force puisse en plus maitriser les armes humaines, si destructrices. Mais bon, je savais que les Hommes ne permettaient pas à n'importe qui de devenir un Avatar, raison pour laquelle, toujours en me déplaçant sur les arbres et sans faire de bruit, je contournai le groupe de scientifiques, qui étudiaient un champ de Loreyus.

Ouana Tika Mayé.

Un peu à l'écart, je la vis : une femelle Avatar. Habillée à la manière des Avatars. Ainsi, elle voyait. Je me demandais bien qui, car même si visiblement elle s'adressait à un Lézard-Eventail, je compris que ce n'était pas à lui qu'étaient adressées ses paroles. J'étais intrigué. Et puis elle ne semblait pas être là pour les mêmes raisons que les autres scientifiques. Descendant furtivement le long d'un tronc, je fermai les yeux quelques instants. Devais-je entrer en contact avec elle ? Si je le faisais, appellerait-elle les autres Hommes ? Si oui, je la tuerais avant de partir. Sûr de cette pensée, je sortis de mon abris rugueux, et je me présentai face à elle, l'arc à la main, flèche encochée. Si elle avait un semblant d'intelligence, elle savait que notre rencontre devait rester secrète.

( Na'vi ) Que veux-tu ? Que fais-tu ici ?

Ses yeux voyaient ce lézard. C’était comme un rêve presque magique. C’était assez même surprenant. Ses pensées retournèrent sur la guerre et l’état de leur terre. Elle n’aurait jamais imaginé plus tard qu’elle puisse voir quelque chose comme ça, ces feuilles, ces arbres, cette flore. C’était un rêve merveilleux. Elle arrivait à comprendre pourquoi Grace et Sully s’étaient battues pour elle. Elle en ferait la même chose. La mélancolie l’avait submergée. Sauf que quelque chose venait de troubler son deuil, en quelque sorte. Une voix retentit. Elle se retourna pour se retrouver nez à nez face à un Na’vi. Elle n’en croyait pas ses yeux. A cette vue, ses yeux se ragrandirent, son visage prenant une expression un peu choquée qui disparu en moins de deux pour faire apparaître un sourire. Serenity ne savait par où commencer. Le premier tik fut de constater qui parler sa langue. Elle ne put contenir sa question.

□ Parlez-vous notre langue ? L'avez-vous appris avec Grace ?

La jeune femme se reprit tout de suite. Même si elle prenait exemple de Grace. Elle n’arriverait jamais au même point qu’elle. Elle devait faire son propre chemin, sa propre destinée. Elle remarqua par la suite l’arc et la flèche. La peur, qui la tue, n’était pas là. Bizarrement, elle avait confiance. Il devait haïr, leur race, après ce qu’ils avaient fait à leur territoire. Comment pouvait-il réparer leur erreur.

□ Pardon. Laissez-moi, vous racontez notre histoire. Nous sommes revenus pour apprendre et approfondir nos connaissances par rapport à Pandora et sur Eywa. Nous n’avons pas d’intention de détruire. Nous voulons apprendre, juste apprendre.

Comment arrivait-elle à garder son sang froid ? Son sourire avait disparu quand elle vit l’arme, mais ce fut une autre douleur qui le lui enleva, celui, de la tristesse de perdre quelque chose de cher. Bizarrement Eywa était une nouvelle chance pour elle de croire en une nouvelle chose, une chose qui était morte sur leur planète. Ils les avaient tués. Pandora était une planète immaculée de cette folie de détruire. Au milieu de cette forêt, elle se sentait comme chez elle, mais ce n’était pas le cas. L’avatar n’était pas chez lui. Elle se sentait infériore à ce Na’vi. Pas à cause de son arme, oh non, c’était à cause de son savoir de sa culture. Il avait eut la chance de naître parmi les Omaticaya. Il ne devait pas parler sa langue donc elle dit quelque chose qui avait plus de sens, enfin pour elle.

□ Oeru txoa livu

Elle ne put s’empêcher de dire : « Pardonne-moi ». Pourquoi elle lui disait de la pardonner elle ? Elle se sentait coupable d’avoir rien fait pour eux comme Sully l’avait fait. La culpabilité et les remords, elles voulaient les effacer, mais c’était impossible. Ses yeux fixaient ce Na’vi, puis son regard rencontra le sien. Elle devait se reprendre. Serenity était en même temps devenu la nouvelle administratrice, pouvant avoir un contact direct avec eux. Le « moi » voulait aussi dire les humains, notre nature, mais elle ne laisserait plus jamais une autre personne faire du mal à cette planète. Mais comme elle n’était pas dieu. Des faits lui échapperont un jour ou l’autre. Serenity n’espérait pas qu’elle allait le perturber avec ses phrases, son langage et ses yeux. C’était la première fois qui devait voir ça. Ses yeux regardèrent après le sol, se sentant honteuse.

Lorsqu'elle se retourna, la femelle Avatar fut surprise. Elle ne devait sûrement pas s'attendre à se retrouver face à quelqu'un de mon Peuple, tellement ses yeux parurent s'agrandir. D'ailleurs, ceux-ci n'étaient pas comme les nôtres, ni comme ceux des autres Avatars : ils étaient d'une couleur différente. Étrange, mais bon, venant des Hommes, il fallait s'attendre à tout. Après quelques instants de surprise, l'Avatar se reprit, et afficha un sourire que je devinai sincère. Je ne savais pas encore si je pouvais faire confiance à cette humaine, mais quelque chose au fond de moi me faisait penser que je devais parler un peu avec elle, lui laisser le temps. De quoi ? Aucune idée ...

L'Avatar me demanda alors si je savais parler sa langue. Evidemment ... Mais elle, parlait-elle la nôtre, ou se contentait-elle d'apprendre quelques phrases et expressions ? Avant que je ne puisse lui répondre, l'Avatar sembla réfléchir à ce qu'elle venait de dire, avant de commencer un long dialogue. Je dus me concentrer assez fortement pour comprendre tous les mots et toutes les significations de ses paroles. Car même si je maitrisais plutôt bien le langage des Hommes, elle n'en parlait pas moins vite. Pour commencer, elle s'excusa, tout simplement, avant de raconter son histoire, ou plutôt, le but de sa venue, pas forcément celle-là, mais celle de sa race, sur Pandora. D'après elle, ils n'étaient venus que pour apprendre et compléter leurs connaissances sur notre Terre, notre Peuple, et sur Eywa. Mais ils ne pouvaient pas se douter de la moitié de nos sentiments, de notre relation avec Pandora ! Chaque être, chaque fleur, chaque brindille, nous les sentons ! Pouvait-elle seulement s'imaginer cela ? Je ne pensais pas non ...

La femelle Avatar ne semblait pas avoir peur de l'arc, ni de la flèche qui, lorsqu'elle parla d'Eywa, s'était dirigé vers son torse. Je n'aimais pas trop qu'ils cherchent à comprendre notre Déesse. C'était comme lors de la destruction de l'Arbre Mère. A cette pensées, je sentis mon coeur s'alourdir et s'emplir de colère. Cela dut se voir sur mes traits, car l'Avatar s'exprima dans notre langue, et me demanda de lui pardonner. En étais-je capable, moi, simple chasseur Omaticaya ? Non, je ne pouvais pas pardonner cette femelle pour tout le mal que son espèce avait causé sur Pandora et à chaque être vivant en son sein. Mais Eywa, le pouvait-elle ?

Dans sa grande bonté, je savais qu'un jour, elle finirait pas pardonner l'Homme du mal causé. Mais tous n'étaient pas aussi purs que cette humaine dans un corps d'Avatar. Si certains scientifiques venaient récolter quelques échantillons, ou noter leurs observations sur des calepins, avant de disparaitre dans leurs machines volantes, d'autres arrachaient des plantes entières, privaient des animaux de vie juste pour les emmener dans leurs laboratoires. Je le savais, je les avais vu. J'avais même ôté la vie à quelques uns de ces assoiffés de destruction.

L'Avatar plongea son regard dans le sol, sûrement honteuse des actes commis par l'Homme. Mais qu'y pouvait-elle après tout ? Sûrement rien. Mais au fait ... qui était-elle ? Nom seulement personnellement, mais également au sein de sa tribu. Je préférai poser la question, tout en gardant mon arc pointé sur elle, au cas où, dans l'optique de le baisser très prochainement. En attendant, je déballai une suite de questions, très rapidement :

( Humain ) Oui, Grace était mon amie. Es-tu comme elle ? Comment te nommes-tu, qu'es-tu au sein de ton peuple ?

La flèche se resserra sur son cœur. Cela dans un autre contexte, on pourrait donner une formule d’amour et de passion, sauf qu’il y avait vraiment un problème quand c’était vrai. Serenity eut envie de rire avec cette pensée absurde. La jeune femme fixait le Na’vi, qui réagit au mot de « Eywa ». Elle en pouvait strictement rien de ce qui c’était passer. Le passé était le passé. Le futur pouvait changer après. Sa main alla sur la lame et la tint pour voir le sang de son avatar couler un peu. Elle ressentit chaque goutte de son sang partir. La jeune femme commença à parler en Na’vi.

□ Tu vois mon sang qui colle. La douleur, que j’éprouve, n’est rien à la perte de Grace, ce qui vous on fait, n’a pas de mot ! Grace était mon amie, elle me contactait pour m’envoyer des rapports et des documents pour apprendre votre langue et vous comprendre. Je suis le chef des humains, maintenant, remplacé l’ancien. Si tu veux me tuer, vas-y, si tu permets, j’ai d’autre chose à faire, comme explorer les alentours et tu vois sans armes.

Ses mains volèrent un peu dans l’aire, pour lui montrer sa main plein de sang. Elle foula dans une de ses poches pour tirer un tissu blanc et faire un pansement pour ne pas qu’il y est une infection ou un seul problème. Pleurer ou se lamenter ne servait plus à rien. Ses pieds avancèrent de tout seule pour reculer puis ne plus le regarder, sautant par dessus un trou, pour aller du côté opposé des scientifiques. Son but était de découvrir. Elle s’arrêta un peu plus loin pour s’approcher près d’un arbre avec des fleurs vraiment splendide. Son humeur reprit du dessus, sortant son cahier de notre pour regarder et savoir ce qu’elle était.

Le na’vi ? S’il ne voyait que le mal en elle, un mal qu’elle ne soupçonnait même pas. Il pouvait la tuer, mais comme elle ne leur voulait pas de mal à eux et à cette planète qui était un… Elle n’arrivait pas à trouver le nom. Elle était sur d’avoir entendu quelque chose sur cette plante. Elle était comme une sentinelle, enfin. Oui, voilà, c’était le casse-tête de nos scientifiques. Il avait pris des prélèvements, ayant la faculté de prendre une plante pour la repousser à côté. Serenity ne voyait pas la lumière qu’elle produisait, peut-être parce qu’il faisait jour, regardant vers le ciel pour comprendre. Une chose est sûre, elle passerait plus de temps pour aller faire des recherches mais cela lui revenait, il l’appelait Binary Shunshine. Grace lui avait expiqué une fois. Ces images étaient comme marqué, mais l’administratrice ne savait plus ce qu’elle signifiait et à quoi elle servait. Son regard fixait la chose avec un regard interrogateur.

Le bandage de sa main, ne faisait que de se défaire. Elle mit sa bouche de côté, comme si elle faisait un bisou de travers sauf que le visage ne bougeait plus. Sa main valide essayé de s’occuper de sa main blessée, ce qu’elle laissa tomber, tenant son mouchoir en pleine main pour éviter que son sang coule partout. Serenity pensait enfin à une chose, est-ce qu’elle venait de rentrer en contact avec ce poison ? Est-ce qu’il en avait mis ? Bon, si elle ne meurt avant temps-pis, ne se rappelant plus du détail.

□ Bon, bon, non. Bravo Serenity. Vraiment bravo, mais le pire dans tout ça, c’est que tu te parles toute seule.

L'Avatar attrapa alors une lame à main nue. Ne sachant pas à quoi m'attendre, je posai instinctivement mes doigts autour de mon propre poignard, prêt à combattre s'il le fallait. Ce fut alors que la femelle serra, si fort que sa peau se déchira sous la lame, laissant ainsi de fins filets de sang couler. Que faisait-elle ? Pourquoi faisait-elle couler sa vie ? Lorsqu'elle s'expliqua, je compris. Se mutiler soit-même était un acte courageux et fort, surtout lorsqu'il s'agissait de parler de ses sentiments et de le faire pour quelqu'un d'autre. Mes yeux ne virent plus cette femelle Avatar comme avant, surtout lorsqu'elle ajouta que la douleur physique n'était rien comparée à la perte de Grace, comparée à la destruction engendrée par l'Homme sur notre Terre. Ainsi, cette humaine connaissait très bien Grace ? J'espérais fortement qu'elle en partagerait les idéaux ...

Je dus alors faire une tête bizarre quand elle m'annonça être la cheffe des Humains. Quoi ?! J'avais donc devant moi la souveraine de sa race, celle qui avait le pouvoir de commander tous les siens ! L'Avatar me dit que je pouvais faire comme bon me semblait, comme la tuer, mais qu'elle préférait aller découvrir les alentours. M'inclinant respectueusement, j'attendis quelques secondes, tête baissée. Lorsque je jugeai ma politesse suffisante, car après tout, même Humaine, elle était quand même souveraine de sa race.

L'Avatar, en sortant un morceau de tissu blanc afin de panser sa plaie. Puis elle s'éloigna du chemin prit par le reste de son équipe. Une petite escapade en solitaire ? C'était dangereux, surtout pour quelqu'un qui malgré le fait de posséder un corps de Na'vi, n'en avait pas l'expérience ni les connaissances. Mais bon, si elle était là pour apprendre, il ne servait à rien d'être agressif. Lachant un peu la prise sur mon arme, je la suivis, alors qu'elle s'était mise à regarder un arbre sentinelle. C'était amusant, car normalement, les fleurs de cet arbre produisaient un petit tintement lorsqu'elle sentaient le danger approcher. Et là, elles restaient silencieuses, même lorsque manipulées. Et puis la nuit, une douce lumière s'en échappait. Une vrai sentinelle.

Je vis que l'Avatar femelle avait de la peine avec son pansement improvisé, car ce dernier ne tenait pas très bien. Mais après plusieurs tentavies infructueuses, elle dut se résoudre à tenir son mouchoir à la main, tout simplement. Secouant la tête avec une moue de dépit, je m'approchai. Décidement, elle était pire qu'un enfant Omaticaya. Prenant une fine bourse taillée dans de la membrane de Pro'Lemuris, j'en sorti cinq petites feuilles violettes. M'enfonçant alors dans l'arbre, je soulevai un peu d'écorce, et enfonçant mon ongle dans le bois tendre, j'en fis couler de l'eau. En recueillant dans un main, j'y ajoutai les feuilles, et je mélangeai le tout. En ramassant de l'herbe large, j'allai vers l'Avatar. Parlant toute seule, je l'entendis prononcer son nom : Serenity. Un joli prénom.

( Na'vi ) Laisses-moi faire. Sere ... nity.

Prenant délicatement sa main, je nettoyai la plaie une dernière fois avec son mouchoir, puis je jetai ce dernier sur le sol. J'aposai alors doucement les feuilles malaxées sur tout le long de l'entaille, puis avec les herbes fines, mais larges, je nouai un pansement, qui cette fois, résisterait même à un vol d'Ikran. Puis je m'éloignai rapidement de quelques pas. J'avais un peu peur de l'inconnu ...

( Na'vi ) Ta plaie va cicatriser bienôt. Je suis Tìhawnu, chasseur Omaticaya. Bienvenue sur la Terre d'Eywa ...

Son pansement l’avait vraiment énervée, mais quand elle entendit le Na’vi lui parler. Son cœur s’accéléra, il aurait pu partir et la laisser toute seule avec sa future infection, voire pire la tuer, comme elle était la chef des humains. Il lui prit sa main pour mettre une substance qui lui était étrangère, mais elle servait sûrement de désinfectant. L’avatar ne savait pas trop comment réagir. C’était la première fois qu’elle avait un contact avec un Na’vi. Elle aurait voulu sourire, mais Serenity ne voulait surtout pas se montrer comment dire ? Heu. Une humaine trop sensible et émotive, ne voulant pas montrer ses sentiments au Na’vi. Son intention l’avait un peu touché. Son regard fut captivé par son mouchoir sur le sol. Un nouveau pansement, il était mieux que le sien, n’étant pas douée pour ce qui s’agissait de médecine, même si des souvenirs : où elle avait du aider des médecins à faire qu’un de ses camarades survivre en coupant son hémorragie… Mais bon ce n’est pas notre histoire. Quand il eut, comme y faut, fini le pansement, l’avatar reprit sa main pour reprendre le mouchoir par terre, pendant qui recula de quelque pas, rangeant, suivis de ça, dans sa poche, ne voulant pas pollué cette terre immaculée. Ses yeux fixaient après le Na’vi pour lui dire : « merci », mais elle ne réussit pas à le dire, ne voulant pas couper le Na’vi qui venait de reparler.

Son nom voulait dire protecteur ? C’était ironique, c’était peut-être pour ça qu’il s’était occupé d’elle. Elle était méchante, c’était un magnifique nom, sachant ce qui s’était passé. Mais quelque chose dans ses mots la marqua. Il lui avait souhaité la bienvenue sur Eywa. Si Grace avait été là. Elle était sur qu’elle lui aurait sourit et fait connaître tout leur tribu, mais ce n’était pas le cas. Elle était loin de là. Il était chasseur, avait-il un Ikran ? Était-il reconnu de sa tribu, en faisant sa deuxième naissance ? Des tas de questions lui vénèrent en tête, mais une chose lui rappela qu’il avait reculé directe après lui avoir mis le pansement. La femme reprit la parole dans la langue du Na’vi.

□ Je suis heureuse de te connaître Tìhawnu. Je m’appelle Serenity Sullivan, même si tu connais déjà mon prénom. Serenity suffira. Merci de ton accueil, je voulais juste te dire que tu n’as rien à craindre de moi. Je ne compte pas faire du mal aux Na’vis et à tout ce qui touche à Eywa.

Ses mots lui échappèrent presque, se sentant un peu stupide par moment. Serenity voulait tellement qu’il ne craint pas ceux de son espèce, enfin surtout elle. Ses intentions, envers les Omaticayas, étaient sincères, ne voulant jamais leur faire de mal. Son regard se posait sur la flore. Grace ne lui pardonnerait pas. Serenity ne pouvait pas encore comprendre la connexion qu’il y avait sur Pandora, cela lui échappait encore, mais un jour qui sait ? Elle le serait ? Mais il fallait qu’elle cause avec Jake, voire sa femme, Neytiri Une occasion de voir encore une fois un Na’vi se représenterait devant elle : se reproduira peut-être jamais. Mais elle ne voulait pas le brusquer, en lui demandant et en l’harcelant de question sur cette terre, sa terre. L’avatar posa une question, toujours dans le dialecte des Omaticayas.

□ Pourrais-tu me montrer cette connexion que Grace m’en a parlée ? Ce lien entre vous et les animaux, la nature sur Pandora ?

Ayant une chance sur deux qui l’envoie balader dans son joli petit monde ne couleur de la terre, qui commençait à mourir à petit feu, d’ailleurs pour elle c’était une planète morte, comparée à celle-ci. Elle aurait voulu y vivre, quand il y avait encore tout qui était sain et beau, avec des animaux qui avaient disparu aujourd’hui. Comment on pouvait traiter les Na’vi de sauvage si, nous, on était pire ?

Lorsque que j'eu terminé mon pansement, l'Avatar parut reconnaissante, rien à qu'à son regard, même si elle ne prononça pas un mot. Ca m'allait très bien aussi, et je fus ravis de la voir ramasser le mouchoir en papier que j'avais laissé sur le sol. Même s ça aurait fait le bonheur d'un Pro'Lemuris, qui adorait jouer avec tous les objets inédits qu'il pouvait se mettre sous la main.

Serenity Sullivan déclara alors être heureuse de faire ma connaissance. J'en fus honoré, après tout, j'étais en présence d'une reine, même s'il parmi les Hommes, ce terme n'était plus utilisé. Je m'autorisai à respirer un peu lorsque mon interlocutrice affirma ne pas vouloir de mal à Eywa, ni à mon Peuple. Ainsi, la discussion serait plus facile, je n'avais pas à la craindre, ni à l'instant, ni dans le futur. Nostalgique, l'Avatar posa son regard sur les fleurs, perdue dans ses pensées. A quoi réfléchissait-elle ? J'aurais bien voulu le savoir. Lorsqu'elle émergea, Serenity, tout en me parlant dans ma langue, me demanda si je pouvais lui montrer Tsaheylu. Mais cette requête ne fut que d'une faible importance comparée au nom prononcé par l'Avatar : Grace. En fait, tous les Omaticayas pleuraient sa mort, car elle créait aussi un lien entre nos deux Peuples. Cette Humaine, Grace, était considérée comme une Na'vi à part entière, je la considérais comme une véritable soeur. Elle avait toujours cherché à nous comprendre, à nous protéger, elle comprenait Eywa. D'ailleurs, cette dernière l'avait accueillie en son sein lorsque la vie quitta son corps.

( Na'vi ) Le Tsaheylu nous permet de nous connecter à toute création d'Eywa, ainsi qu'à la Déesse elle-même. Une fois le lien établit, les deux être connectés ne font qu'une seule et même chose.

Se connecter à un arbre, au sol, aux Pa'lis tout comme à mon Ikran, tout cela était possible grâce à ma tresse. J'avais même déjà été en contact direct avec Eywa, et au fond de moi, je savais que c'était le lien le plus important de ma vie. Rien ne pouvait égaler la sensation de ne faire qu'un avec Eywa, tellement sa grandeur rayonnait. Même si tous ne le faisaient pas, j'aurais aimé que chaque Omaticaya fasse un jour ce lien si unique.

( Na'vi ) Tu peux toi aussi faire le lien. Il suffit de trouver la Coda de l'autre.

Car chaque être vivant possédait un point d'attache, il suffisait juste de savoir où le trouver. Pour un Na'vi, c'était facile, par contre, pour un Homme, trouver la Coda pouvait se montrer plus délicat. Par contre, un nouveau sentiment naissait en moi : je n'avais pas peur de Serenity, au contraire, j'aimais sa soif d'apprendre, son envie de comprendre notre Terre et son mode de fonctionner. Elle était fascinante. Oserais-je aller plus loin, lui montrer quelques merveilles de Pandora ?

La jeune femme sourit au Na’vi qui se trouvait en face d’elle. Sa réponse lui disait de poser d’autre question, pour mieux comprendre leur culture de ce qu’on lui avait expliqué. Des soldats les avaient traités de sauvage, mais au fond c’était eux. Tout ce répondait dans le « être ou ne pas être ». La plus part des personnes sur la base était des ignorants, rien d’autre que des ignorants. Ils oubliaient ce qu’elle avait été leur vie avant et aujourd’hui : « des chiens en cages ». C’était pour cette raison qu’elle avait accepté de venir sous Pandora au lieu d’avoir plus tard un rang plus important dans l’armée.

Le cycle de la vie, ici, était respecté, mais elle se demandait comment il la gérait. Elle avait entendu dire par Grace que les Na’vis attendaient qu’ils aient des morts, qu’une vie s’achève et rejoignent Eywa pour redonner une vie, pour donner la vie à une nouvelle personne, un nouveau destin. Une chose la surprenait de plus dans leur culture, le fait que s’ils s’unissaient, c’était pour la vie. Cette façon de pensée était assez spéciale pour elle, n’ayant jamais vu ça. Les humains pouvaient rester ensemble toute leur vie, mais c’était rare. La trahison faisait des fois dans le couple. L’homme ou la femme entrait d’enfoncer un poignard dans le dos de son mari. Bien sûre, ce n’est qu’une métaphore, même si cela arrivait. Elle ne causait pas avec le na’vi mais sa dernière phrase l’avait fait penser à sa. Serenity le fixait dans les yeux, se concentrant pour trouver les bons mots en Na’vi.

□ ça doit être la même chose, quand vous vous unissez avec une femme ? Vous faîtes la connexion pour qu’Eywa certifie, un peu comme nous. Mais comment vous savez si c’est la bonne ? Est-ce que c’est possible qu’un jour cet amour ou ce couple casse, et que vous vous rebellez ?

C’était bien humain ce genre de question, complètement déplacée. Mais Serenity posait les questions qui lui venaient des questions qu’elle ne comprenait pas elle-même, le sens d’aimer, de rester fidèle, de vivre et de se donner à l’autre. On lui avait appris l’esprit d’équipe, de protéger sa peau et de ne jamais abandonner un homme sur le terrain qui soit mort ou vif. Pour le Na’vi, ça pouvait être pris d’un sens impoli, voir irrespectueux, mais elle voulait tellement savoir cette question. Sa main leva comme pour lui dire d’oublier, d’ailleurs elle rajouta les mots avec dans sa langue d’origine.

□ C’est une question idiote, oublie.

Son intention fut reprise par la sentinelle de la foret. Elle voulait savoir qu’est-ce que ça faisait si elle la touchait ? Son doigt titilla la plante, qui ne se trouvait pas très loin. Des couleurs s’affichèrent pour devenir plus luminescent, réagissant aux contacts. C’était un peux comme un loreyu, sauf qui se fermait pour retourner dans la terre. Elle trouvait ça, fascinant. La jeune femme essaya de changer sa question pour celle-là, mais elle lança une blague.

□ Ben tiens, ah croire que je suis dangereuse.

Un rire sortit de son cœur, mais s’arrêta quelque minute plus tard. Elle se demandait qu’elle autre surprise lui attendait la forêt. Elle était une enfant entrain de découvrir un nouvel univers d’où elle connaissait que de ce qu’on lui avait dit, que Grace lui avait dit. L’envie de courir de partir lui prenait. Toute cette terre, cette forêt, c’était rare sur la terre. Elle restait devant le Na’vi, espérant qui avait oublié sa première question.